Hello, World! — une contingence ?
Tout commence par un bon vieux “Hello, World!” !
Je me demandais : quelle est la première occurrence du célèbre “Hello World” ? Y avait il une virgule, un point d’exclamation ? Rien ?
Selon l’article Wikipédia dédié, on aurait quelques informations à ce sujet. Comme beaucoup d’autres choses, ce petit mot se retrouve déjà dans la bible du langage C, The C Programming Language par K&R (l’expression proviendrait d’une note interne de Brian Kernighan 1974 lorsqu’il travaillait aux Bell Laboratories).
Pour être exact cependant, il semblerait que la tout première apparition de l’expression ait été écrite en BCPL, un langage de programmation relativement primitif et précurseur immédiat du C.
Cette expression occupe une place spéciale pour moi, et je suis à peu près sûr que je ne suis pas le seul. Je crois que c’est lié à quelque chose pour laquelle je n’ai pas encore trouvé de mot, mais que j’aime appeler, faut de mieux, la contingence.
J’écrirai peut-être un article plus long, dédié à ce sujet mais pour l’instant voici ce que j’entends par là : la possibilité pour quelque chose d’exister – ou non – et, par extension, le sentiment chaleureux lié à spéculation sur ce qui peut émerger.
Je crois que c’est intimement lié au fait d’apprendre et d’autant plus lorsque c’est notre première expérience. L’exemple familier de l’apprentissage de la programmation est particulièrement parlant. Je me souviens de mes premières lignes de code comme de quelque chose d’exaltant, d’autant plus que cela ouvre, pour ainsi dire, un monde. Un monde de fonctions, de fichiers, de code de programmes entiers en open-source. Et, plus fondamentalement, une ouverture sur soi, le vertige de l’horizon des possibles que la programmation permet.
D’une simple succession de touches pressées, tout devient possible. Des mondes entiers deviennent craftables, comme un écrivain à qui on aurait donné le pouvoir de dessiner, peindre et ajouter de la musique à son oeuvre. Et surtout, laisser le sujet, l’ancien lecteur, la toucher aussi, faire sienne cette oeuvre dans ses propres mains, entre ses propres doigts, là même où il vit.
Chaque fois que j’essaie quelque chose de nouveau avec mon ordinateur, que ce soit un framework ou un langage, écrire ces deux mots “hello world” ouvre de nouvelles portes pour songer à ce qu’il est possible de faire avec – et bien souvent, cela implique le jeu vidéo ou une quelconque expérience dynamique et émergente.
Alexandre